Critique du film Stoker

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Par Super Seven

le 01/09/2020

SuperSeven :

DO NOT DISTURB THE FAMILY !

Le cinéma asiatique, notamment coréen, est un genre qui inspire de plus en plus de cinéphiles invétérés. Il peut pourtant nous sembler ironique de penser cela, étant donné que par rapport au cinéma américain, surtout hollywoodien, le cinéma asiatique reste quelque peu sous-développé. Et pourtant, de plus en plus de cinéastes nous font part de leur passion pour ce cinéma et prennent même de leur temps pour le défendre, tels que Quentin Tarantino. Il est vrai que ce dernier possède dans son cinéma un style inimitable et pourtant gorgé de références à de nombreux films, et l’on n’échappe pas à des références au cinéma asiatique. Tarantino est un des premiers à féliciter Bong Joon-Ho, pour ses œuvres telles que Memories of Murder, The Host, ou encore Park Chan-Wook, pour, entre autres, Oldboy….

Restons sur ce film devenu culte dans son pays, reconnu au fil des années comme LE chef-d’œuvre sud-coréen, mais surtout focalisons nous sur son réalisateur : M. Park Chan-Wook, né en 1963, à Séoul, est connu et reconnu pour ses œuvres, telles que sa trilogie de la vengeance, composée du très froid Sympathy for Mr Vengeance (2002) ; du cultissime Oldboy (2003) déjà évoqué précédemment ; et du non moins notable Lady Vengeance (2004) ; Thirst : ceci est mon sang (2009) ou encore plus récemment, Mademoiselle (2016), traduit de l’anglais The Handmaiden…

Pourtant, un film de Park Chan-Wook, sorti quatre ans après Thirst et trois ans avant Mademoiselle, semble quelque peu oublié des spectateurs, mais (espérons-le) toujours présent dans la mémoire des cinéphiles.

Il s’agit de Stoker, possédant en tête d’affiche Mia Wasikowska, Matthew Goode ou encore Nicole Kidman. Ce film pourrait être la définition même de « bonne surprise ». En effet, ce que l’on peut noter est que le script du film a été écrit et imaginé par Wentworth Miller ! (Aka le personnage principal de Prison Break). Mais ce n’est pas tout ! Il faut savoir que le tournage n’était pas forcément de tout repos, d’autant plus quand on sait que Park Chan-Wook, le réalisateur donc, ne parle pas un mot d’anglais. Un traducteur était donc sur place tout au long du tournage.

L’histoire du film se résume à un personnage féminin, India (alias Wasikowska), 17 ans, discrète presque muette, tout sauf tactile. N’ayant visiblement aucune complicité avec sa mère Evie (Kidman), sa vie bascule le jour où son père, de qui elle est très proche, meurt tragiquement d’un accident de voiture, et quand le frère de ce dernier, Charlie (Goode) refait surface après des années sans nouvelle. Stoker est ce genre de film qui nous fait oublier que le cinéma américain et le cinéma coréen sont deux genres qui ont tendance à s’opposer. Stoker aborde une histoire familiale, qui de prime abord, paraît basique mais qui
possède une esthétique à couper le souffle, servi par un casting aussi inattendu
qu’exceptionnel. Mia Wasikowska rayonne par son incarnation de fille innocente aux pensées qui le sont moins. Matthew Goode et Nicole Kidman nous inquiètent autant qu’ils nous fascinent (pour différentes raisons). Le film ne cesse de nous surprendre. Nous spectateurs, sommes en constante appréhension de la prochaine claque que nous recevrons lors de la scène suivante, pour en redemander encore et encore…

S’il fallait donc conseiller un film de Park Chan-Wook (beaucoup de passionnés
proposeraient Oldboy bien sûr), mais pour les plus réticents à l’extrême violence de ce dernier et qui préfèreraient une montée en puissance : Stoker est vivement conseillé !


Talia

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