Par Super Seven
Venue présenter son nouveau film "Put your soul on your hand and walk" au FEMA 2025, nous avons pu rencontrer la cinéaste Sepideh Farsi pour discuter de cette oeuvre singulière et de sa résonance avec l'actualité.
“Put your soul on your hand and walk” compense, en creux, un hors-champ sur ce qui se passe à Gaza. Un hors-champ qu’on pourrait dire général mais surtout médiatique. Dans le sens où vous filmez ce que l’on ne voit pas, ou trop peu, à part peut-être sur les réseaux sociaux, si on s’y intéresse. Comment vous est venue cette idée de relayer, de transmettre, de casser cette dynamique d’invisibilisation ?
Alors il y a deux choses. Le film fonctionne intrinsèquement par le hors-champ, c’est-à-dire que dans les choses que je ne montre pas et qu’on ne voit pas, il y a beaucoup de choses qui transpercent, donc le hors-champ intervient dans le champ filmé. Et en même temps, j’ai déporté la caméra, donc mon regard sur un hors-champ par rapport à ce qui est montré dans les médias. Il y a un double travail, disons, entre ce que j’ai décidé de montrer et ensuite ce que j’ai essayé de montrer. C’est-à-dire que, sciemment, je ne montre pas d’images de corps des victimes, ou très peu. Les images très dures, très graphiques, je n’en montre presque pas. C’est un choix conscient parce que, premièrement, on en voit beaucoup et ça participe à cet effet de déshumanisation, d'invisibilisation, d’une banalisation d’une certaine violence qui anesthésie les yeux et les esprits. Deuxièmement parce que je m’intéressais à l’humain, à ce que l’on pouvait ressentir et comment on pouvait vivre ou survivre sous les bombes. Typiquement, ça passe par la parole, par les échanges. C’est là-dessus que je me suis vraiment penchée.
Avec ce nouveau hors-champ, on ressent tout de même l'ambiance pesante par les images de Fatma, ce qu’elle dit et ce qui l’entoure.
Sa parole est tellement forte, en fait… Quand on arrive à parler ! Parce que je pense que ce qui se passe, en général, dans les zones de guerre, de conflit, lorsqu’il y a des moments avec beaucoup de violence, la parole peut être bloquée aussi, quand on ne s’adresse pas correctement, quand on n’est pas à la bonne hauteur, au bon endroit. Vis-à-vis des personnes qui souffrent, des personnes traumatisées, la parole se bloque. Vous avez un blocage causé par le trauma, ou alors un déversement de haine, de rancœur ou de rage… Réussir à libérer la parole n’est pas quelque chose d’évident, surtout pas à distance. C’est vrai que c’est de l’ordre d’un miracle ce qui s’est passé entre Fatem et moi. Je l'appelais Fatem. Elle signait ses poèmes ainsi. Bon, il y a aussi l’alchimie humaine, je ne sais pas pourquoi il y a eu ce déclic. Et puis, j’y ai travaillé. Je pense qu’elle était très ouverte aussi, ça s’est donc développé. Ce n’était pas gagné, ça aurait pu ne pas fonctionner du tout. Ce qui m’intéressait, c’était d’aller en profondeur dans les couches de son âme. C’est vrai que j’étais allée en Cisjordanie, une fois, très brièvement, une fois à Jérusalem aussi, puis une fois en Israël, comme ça. Mais la vie des Palestiniens, même dans mon bref passage, d’abord ce n’était pas sous les bombes, et puis je ne connaissais pas. C'était primordial pour moi d'arriver à m’approcher, d’arriver à voir ça de l’intérieur. C’est ce qui me manquait d’ailleurs, c’est ce qui fait que j’ai commencé ce film. J’ai eu effectivement la grande chance de tomber sur Fatma et de pouvoir converser et échanger avec elle.
Peut-être que ce qui fait que ça marche, c’est que vous n’abordez pas la rencontre comme une documentariste ou une journaliste avec un sujet. Juste comme une relation de femme à femme, qui plus est avec des vécus qui sont à la fois éloignés et assez proches entre les guerres à Gaza et en Iran. De cette manière, vous instaurez un rapport d’égalité.
Oui, je pense que les quelques similitudes dans nos expériences ont fait que j’ai pu aller chercher sa parole, son témoignage plus facilement. Disons que j’étais plus à l’écoute qu’aurait pu l’être quelqu'un avec un vécu sans avoir connu la guerre. Je pense qu’effectivement, les expériences que j’ai eues dans mon adolescence et dans ma jeunesse ont formé mon regard, ma sensibilité de façon à être plus ouverte à ce type d’échanges. Imaginez que vous filmez des conversations-vidéos et que c’est ça le film. A priori, si vous le couchez sur papier, on va vous dire “ça ne va jamais marcher”. Même moi quand je filmais, je me demandais comment j’allais faire ça. Quand j’ai montré le premier montage à mon compagnon, version qui durait à la base plus de 3 heures, il m’a dit “Tu veux qu’on regarde 3h de conversations ? Mais ça ne tiendra jamais. Ce n’est pas possible, les gens ne vont pas rester devant un écran à vous écouter”. Je lui ai dit “Assieds-toi, tu vas regarder avec moi, on va voir !”. Déjà la première fois, avec un visionnage de quasiment 4h d’une version presque uniquement composée de conversations (avec d’autres images aussi), il y avait des moments de lassitude, mais nous sommes restés assis avec lui, tout à ce temps, à écouter. C'était fascinant. Sa première réaction a été de se dire que cette fille était incroyable. C’est ce qui faisait aussi que ça a fonctionné, il y a une force incroyable qui se dégage d’elle. On buvait ses paroles, on avait envie d’en savoir plus sur elle, de la revoir, de s’attacher à elle.
Elle a une personnalité par laquelle on est conquis instantanément, une énergie qu’on ne soupçonne même pas par rapport à la situation. Ce qui est très fort, comme vous l’avez dit, c’est le mot “écoute”. On pourrait presque imaginer, indépendamment de Fatma, que le simple fait de proposer à quelqu’un de l’écouter, pas seulement en tant que personne en souffrance mais comme être humain intégral, permet d’aller plus loin, de lutter contre le mal à l'œuvre. J’ai l’impression que c’est une des clés du film.
Oui, probablement. L’une des choses qui comptaient pour moi, au-delà du film, c’était de lui apporter du réconfort. Je me demandais ce que je pouvais faire pour elle. Il n’y avait pratiquement rien que je pouvais faire à distance. Matériellement, même pour envoyer des choses, c’était pratiquement impossible. La seule chose que je pouvais apporter, c’était cette écoute, cette compassion, cette ouverture, et ce partage d’expériences, ce qui lui a donné beaucoup d’énergie quand je lui parlais de mes voyages… C’est aussi ce qui a fait que j’ai décidé de partager ce que je vivais, de m’ouvrir un peu, de lui montrer les chats, de lui envoyer des images, puisqu'il y a beaucoup de choses que l'on a échangé et qui ne sont pas dans le film. Nous nous sommes envoyées des musiques. Vraiment comme un échange amical, amoureux, avec beaucoup d’affection en tout cas. Des films sur des gens éloignés à qui l’on est attachés, il y en a eus, comme 10 000 km, (de Carlos Marqués-Marcet, ndlr.) qui est un film de fiction sur un couple à distance. On est dans une ère, dans notre société où l’on est amené à vivre des choses à distance. Ce qui est délicat, c’est de ne pas perdre le fil.
Elle l’évoque elle-même quand vous avez une sorte de culpabilité qu’elle évacue tout de suite. C’est un moment très beau où elle dit “C’est bien de me parler de ce qui se passe aussi ailleurs, de continuer à vivre”. C’est ce qui ressort aussi beaucoup du film. On a l’impression de voir quelque chose de très spontané, ce qui renforce l’égalité. Comme si on avait des parcelles, des fragments de votre relation sur un temps donné et que vous aviez voulu garder ce qui finalement était le plus beau et le plus fort, et que ce n’était pas contraint par un besoin de filmer quelque chose pour faire avancer le film.
D’abord, j’étais tributaire des aléas de la connexion et à son état physique et mental, parce qu’il y avait des moments où elle n’était tout simplement pas en état. Il fallait donc faire avec. Quand elle n’était pas en forme, elle ne répondait pas. Il fallait qu’elle soit un minimum prête. Il y avait ça chez elle, ce n’est pas moi qui le lui demandais, c’était sa façon d’être. Surtout qu’elle savait qu’elle était filmée. Elle ne venait pas toujours sous ses beaux jours, il y a des moments où elle révèle ses failles aussi. Elle essayait en tout cas de paraître positive, forte. Et effectivement, il n’y a pas de censure. Je considère que même les moments ratés de la communication sont intéressants. Les déconnexions sont intéressantes, car elles peuvent plonger le spectateur dans le même état dans lequel j'étais : en apnée, à attendre que ça reprenne, ou qu’elle réponde, ou quand ça coupait, que la connexion revienne. J’en ai mis quelques-uns dans le film car c’était important, ça faisait partie de cette soif de communiquer, et pour elle et pour moi, et de la frustration de ne pas pouvoir le faire de façon fluide. Mais ça ajoutait aussi à la préciosité de ces moments qui étaient uniques à chaque fois. Les fois où elle ne répondait pas, j’ai aussi filmé ces moments où elle ne décrochait pas. De mon côté, j’étais prête tout le temps. Je connaissais les moments de la journée où elle pouvait être connectée : pas très tôt le matin, pas très tard le soir. C’était une sorte de marathon, sur presque un an. Mais ça faisait partie du conditionnement. Je suivais aussi les nouvelles, ça faisait partie des choses que j’ai filmé de façon très systématique, régulière. Les journaux télévisés de plusieurs chaînes, surtout Al Jazeera qui est le média qui couvre le plus Gaza. Mais même là, il n'y avait pas la voix palestinienne, il n’y avait que des analyses, que des regards d’en haut.
D’ailleurs, quand vous offrez ces parenthèses d’actualités pour donner du contexte, on voit beaucoup de chaînes en anglais. Fatma apporte elle-même son témoignage mais finalement dans tout ça, la France n’apparaît pas tant que ça. Sans le dire, vous montrez que…
Le paysage médiatique français est quasiment inexistant.
Et encore aujourd’hui malgré l’évolution du génocide. C’est encore assez pauvre, ou alors ce sont toujours les mêmes discours, souvent à charge contre la Palestine. Même exemple récemment avec l’Iran.
C’est pareil, oui.
C’est un bon exemple contemporain de traitement de l’information. Le film devient une sorte de fenêtre médiatique, comme au temps du cinéma muet avec les Pathé-Actus. C’est un peu ça finalement pour ceux qui veulent se renseigner sur la Palestine.
Ça pourrait avoir cette vocation-là. C’est aussi un film épistolaire. Comme si on s’envoyait des lettres puisqu’elle m’envoyait aussi des messages audios. Il y avait différents types d’échanges, plus ou moins personnels. Mais effectivement, ça pourrait avoir aussi cette vocation informative, tout à fait.
Et d’archives, dans le sens où il y a la question de la mémoire que le film aborde. Vous sauvegardez à la fois le travail et la voix de Fatma. Mais dès que vous filmez quelque chose ou qu’elle dit quelque chose, ça appartient au passé, et on ne sait pas de quoi l’avenir sera fait. Ce sont les questions que pose le film, ainsi que sa conclusion.
Ça date d’il y a un an. Il n’en reste même pas la moitié de ce que l’on voit à l’image sur cette vidéo. Il y a, en effet, un côté images d’archives, doublé de la dimension épistolaire. C’est un document historique. Le jour où l’Acid a décidé de sélectionner le film et que je l’ai appris, quelques jours avant l’annonce, Fatma était encore en vie. Depuis ces images ont changé de sens, ne serait-ce que par sa disparition, par son assassinat. Pourtant, ce sont les mêmes images que l'on voit. Même moi, quand je les vois aujourd’hui, certaines de ses paroles, quelques échanges qu’on a eus, je les interprète différemment, à l’aune de ce qui s’est passé. On essaie de trouver des signes comme si tout était déjà marqué et emprunt de signes qu’on n’avait pas vu avant alors que ce n’est pas forcément vrai, mais j’écoute ses paroles avec un autre sentiment, une autre lecture. Certaines parties, pas tout.
Vers la fin du film, elle commence à évoquer sa peur de mourir. En découvrant le film après sa mort, un vertige a lieu, comme si elle avait une sorte de prescience, d’un moment où tout cela allait s’arrêter.
On sait ce qui a eu lieu. Quand on regarde le film, on avance vers le futur, donc on suit Fatem et nos échanges. On est sans cesse rappelé.e.s, puisque pratiquement toutes les personnes qui vont voir le film aujourd’hui sont au courant de sa mort. C’est un peu comme La Jetée de Chris Marker, on est projetés vers le futur et en même temps, on suit le cours du film, au fur et à mesure des échanges et des appels. Il y a toujours cette conscience, à côté, qui dit qu’elle n’est plus là, et pourtant, elle est si vivante à l'image !
Parlons de ses photos que vous utilisez. Elles interviennent comme des interludes, mais qui sont des pauses angoissées, par rapport à ce qu’elle montre. Ce sont des images tristes qui capturent ce qui se passe, sur le moment, à Gaza.
L’idée d’utiliser ces photos était là depuis le début. Elle m’en a montré dès le premier jour et m’en a envoyé aussi très rapidement. Plusieurs centaines de photos. L’idée était de faire des blocs, mais de quelle façon, ça n’était pas évident. C’était trouver la structure générale du film avant de pouvoir poser ces moments. Le fait de le faire sur une musique ou sur du silence, il fallait les mettre en scène, les travailler, pour qu’il y ait autre chose qui s’opère. Que ça ne soit pas associé à de la parole. Je ne voulais pas que ce soit interprété comme une sorte d’illustration pour des propos. Autant sur la vidéo, il y a une partie de sa voix, d’un de ses messages, qui est posée, autant sur les photos, ce sont d’autres types de sons. Il y a un travail sur la bande-son qui est fait pour que les photos aient vraiment une existence autonome.
Ces photos-là montrent aussi pleinement ce qu’on voit peu dans le reste du film, c’est-à-dire des décors. Il y a des décors parfois intimes, des maisons mais aussi la rue. Ce qui pose la question du foyer. Qu’est-ce qu’un foyer aujourd’hui sur un territoire où tout est détruit, où règne la terreur ? Comment s’en reconstitue-t-on un ? C’est aussi ce qui se joue dans le fait que vous filmiez un peu de votre espace chez vous. Vous ne faites pas une capture d’écran, vous filmez. Ainsi vous êtes là mais aussi vos chats qui sont très importants. Fatma, elle, se filme dans tous les endroits possibles, mais jamais vraiment chez elle. Vous lui apportez une parcelle de foyer à distance.
Oui, cette question d’où elle était revient tout le temps. Dès le début, j’en parle. Elle a souvent été chez son amie ; parfois, elle était chez elle, sur le toit de sa maison ; parfois, elle était dans son abri. Pratiquement jamais dans sa chambre. La question de l’espace à soi revient. Je l’interroge là-dessus. La question de l’espace, du corps dans l’espace et de l’insécurité, est omniprésente, dans une ville où tout peut partir en éclats, en une fraction de seconde. Ce qui, au final, a été le cas de sa maison…
Pour conclure, ce qu’il y a d'important avec l’actualité récente, c’est le lien entre l’Iran et la Palestine. Dans le film, vous établissez un lien entre deux peuples qui ont souffert et qui souffrent au quotidien. Comment se matérialisent ces liens ?
C’est vrai que ce besoin d’aller chercher la réponse à cette question, c’était le début de ce geste. Ça n'avait pas forcément à voir avec le fait que j’étais iranienne. C’est venu comme un besoin de réagir en tant que cinéaste, une personne qui vit dans la société occidentale, en voyageant plutôt en France. J’étais en train de faire le tour du monde avec mon film d'animation, La Sirène. Mais c’était lié au traitement médiatique de l’information. Déjà, les faits me choquaient, on faisait comme si l’histoire avait commencé le 7 octobre, comme s’il ne s’était rien passé avant. On passait l’éponge sur tout ce qui avait eu lieu depuis le 15 mai 1948 jusqu’au 7 octobre 2023. Comme s’il n’y avait eu que les attaques du Hamas, certes condamnables, mais que s’est-il passé avant, en fait ? Pourquoi on ne pouvait pas en parler… On peut encore à peine en parler, ce qui est quand même dingue. C’est une sorte de myopie volontaire dont on est atteint ici. Il y avait ça et au fur et à mesure, effectivement, mon côté iranien est intervenu. Il m’est apparu que c’était important, de plus en plus, que justement en tant qu’iranienne, je sois face à elle en tant que palestinienne. Parce que les Palestiniens sont pris en otage par les sionistes ultras, Netanyahu et son gouvernement d’extrême-droite, ainsi que par le Hamas, mouvement instrumentalisé par le régime iranien. D’un certain point de vue, nos deux peuples sont pris en otages. D’ailleurs, je dirais aujourd’hui que les Israéliens sont aussi pris en otage sauf qu’ils pourraient agir peut-être plus facilement et ils ne le font pas malheureusement. En tout cas, c’est compliqué. En Iran, avec le régime qu’on a, l’autocratie actuelle depuis 46 ans, c’est extrêmement difficile de se battre. Les iraniens sont assez déchirés, parce que d’un côté, il y a l’empathie pour les palestiniens, de l’autre côté, cette cause est tellement instrumentalisée par le régime que beaucoup d’iraniens ne veulent pas en parler. Parce qu’ils ont peur que leur parole soit récupérée par le régime. Moi en tant qu’iranienne en exil qui ai clairement exprimé ma dissidence et continue à le faire, j’avais un point de vue qui pouvait apporter autre chose à ce film. Et cette prise de conscience est venue peu à peu, d’où les questions que je pose à Fatem. Je mets mon expérience d’iranienne exilée face à son expérience de palestinienne bloquée à Gaza. Ce que je maintiens depuis que le film continue à circuler, c’est que de là où je suis, je dis précisément que c’est de notre devoir d'écouter et de casser ces équations qui veulent que dès que l’on parle de la Palestine, on est tagué antisémite, pro-régime iranien ou pro-Hamas. Ça n'a rien à voir ! On peut être clair.e.s sur nos lignes et prises de positions politiques. Il suffit d’être clair.e.s, de le clarifier et on peut alors condamner les exactions et les crimes de guerre des deux côtés, quelques soient les perpétrateurs. Mais c’est quelque chose qui est encore extrêmement tabou ici. Ça fait très mal à la démocratie. J’ai l’impression que même la démocratie “à l’européenne” est en train de perdre pied là-dessus. La question palestinienne a été et continue d’être le point d'achoppement de beaucoup d’autres choses. On se cogne à un mur. On est bloqués dans l’expression de notre liberté, c'est précisément là que l'on sort de la démocratie.
Propos recueillis par Elie Bartin à La Rochelle, le 2 juillet 2025. Remerciement à Talia Gryson pour la retranscription. Crédit portrait : © FEMA - Jean-Yves Julian - 2025