Interview de Lina Soualem

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Par Super Seven

le 30/06/2025
Photo de Lina Soualem

Lina Soualem

Alors que le FEMA 2025 inaugure une section consacrée au cinéma de et sur la Palestine, nous avons pu rencontrer l’une des cinéastes invitées, Lina Soualem, pour son très beau documentaire Bye Bye Tibériade.

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"Bye Bye Tibériade" se penche sur votre famille maternelle, à travers notamment la confrontation avec Hiam Abbass, votre mère. D’ailleurs, on peut parler de la mère et la mer, car avec le lac de Tibériade. Le vrai sujet du film pourrait être cette idée, en partant d’elle•s, d’étendre à l’horizon des femmes palestiniennes qui sont, peut-être, une sorte d’angle mort de l’histoire de ce territoire.

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En fait, pour moi, Bye Bye Tibériade était une continuation naturelle de mon premier film, Leur Algérie, qui était non pas un film sur ma famille algérienne mais un film sur la transmission : d’une génération à l’autre, de la génération de mes grand-parents algériens à celle de mon père à la mienne. Et pour moi, Bye Bye Tibériade, c’est la même chose. En partant de ma mère qui est celle qui m’a transmis, je me pose la question de ce qui lui a été transmis. Je remonte à la source qui est la première femme de cette histoire, mon arrière grand-mère. C’est la transmission de l’histoire, du contexte politique et social mais aussi du parcours des femmes. On parle souvent de la Palestine, mais on ne parle pas beaucoup de la manière dont les femmes aussi ont, en parallèle de la lutte collective pour la libération de la Palestine et des Palestiniens, leur propre parcours de femmes. Ce sont des parcours – je n’aime pas le mot “émancipation” car il est très connoté à l’occidentale – où il est question de trouver sa place en tant que femme dans des sociétés dans lesquelles, comme dans le monde entier, ce n'est pas simple. Moi, c’était très naturel puisque ma mère vient d’une famille de dix enfants. Elle a sept sœurs, donc il y a huit femmes. Je n’ai même pas dû forcer le fait de ne filmer que les femmes et pas les hommes, c’est juste qu’il n’y avait que des femmes autour de moi. Toute mon enfance, c’étaient elles qui étaient présentes sur les images d’archives que j’utilise dans le film. Ce sont elles qui m’ont transmis, qui m’ont élevée, et ma mère s’est construite avec et/ou contre ces femmes. En tout cas, ce sont ces femmes-là qui ont influencé son parcours de femme à elle. Ce que je trouve intéressant, c’est de voir à quel point les femmes sont les gardiennes de la mémoire à la fois familiale, historique et politique. Les hommes, en général, surtout pendant la Nakba en 1948, étaient au front les premières victimes lorsqu’ils combattaient à la guerre. Les femmes, si elles ne se battaient pas, luttaient de l’intérieur des espaces intimes en conservant la mémoire et en transmettant aux enfants ce qui était en train de se passer et en continuant de transmettre aux enfants de génération en génération pour ne pas qu’ils / qu’on n’oublie ce qui s’est passé. Pour que l’on garde la mémoire vivante, sachant que c’est une histoire complètement niée.

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Cela me fait penser à "Leïla et les loups" de Heiny Srour, ressorti récemment. Cette idée de s’intéresser aux femmes, qu’elles racontent leur histoire. Quelque chose que l’on n’a pas forcément vu avant, cet espace de lutte intime, où les troubles ont été vécus aussi intensément que sur le front.

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Oui, parce que sur le front, tu te bats activement, tu reçois de la violence. Quand tu es dans un espace intime, tu la reçois autrement, donc tu l’encaisses et la transmets autrement. Ce qui fait qu’elles deviennent celles qui racontent aussi, non pas les faits, mais les effets de tout ce qui s’est passé.

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Ce qui est intéressant c’est aussi que vous essayez de vous connecter à ce territoire et son histoire pendant que votre mère, elle, doit se reconnecter, ce qui crée un décalage et donc une forme de tension aussi sur la tenue du film, du point de vue de l’émotion.

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C’est aussi parce que je suis à la recherche de la transmission. Quand j’arrive à 30 ans à demander à ma mère de me raconter ce qu’elle a pu me transmettre, ce qu’on lui a transmis, elle a l’impression que c’était déjà fait. Pour elle, l’âge de la transmission, c’est ce qu’elle a fait quand j’étais petite. Elle ne comprenait pas que j’avais un besoin de retracer cette histoire plus précisément. On a mis du temps aussi à comprendre l’une et l’autre que je retraçais cette histoire, non pas d’un point de vue intime pour raconter une intimité, mais vraiment pour visibiliser les mémoires des femmes de ma famille, qui sont des mémoires intimes et collectives. Parce que ce ne sont pas juste des histoires de transmission de mère à fille, de femme à femme, mais c’est l’histoire de tout un peuple qui se bat pour exister. A l’intérieur de cette lutte collective, il y a justement les petites luttes intimes de chaque palestinien et palestinienne. Quand on a compris ça, on s’est alignées dans notre mission. C’est-à-dire que ma mission était de faire ce film et de reconnecter un petit peu toutes ces mémoires et la mission de ma mère était de permettre de le faire en me donnant ce dont j’avais besoin pour passer d’une histoire à l’autre et notamment à sa mère et à sa grand-mère. C’est juste un temps de discussion dont on avait besoin et aussi de surpasser le décalage générationnel et culturel. C’est difficile pour une fille de s’adresser à sa mère en tant que femme, et c’est difficile de s’adresser à sa mère en tant que réalisatrice. J’ai la langue maternelle, l’arabe, mais je ne la maîtrise pas comme ma mère. Il y a donc aussi un décalage de réalité. Je n’ai pas du tout la même enfance qu’elle, mais en même temps, c’est ma mère, il y a quelque chose à surpasser. Ça raconte aussi l’exil, les fractures que ça engendre, entre une mère et sa fille.

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Il y a une scène très étonnante au début, en parlant du fait d’être une réalisatrice qui parle à sa mère, c’est le moment où Hiam Abbass relit ses poèmes écrits durant l'adolescence. On dirait qu’elle découvre un scénario ou un texte qu’elle doit maîtriser. C’est une forme de fébrilité qui est assez touchante. Comme si sa vie de femme et sa vie de comédienne, face à la caméra, ne faisaient plus qu’un et révélaient une fracture.

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C’est aussi qu’elle n’a pas l’habitude de raconter son intimité. En tant que comédienne de fiction, elle ne se raconte qu’au travers des personnages qu’elle interprète, et elle interprète les émotions de quelqu’un d’autre. Elle prête son corps et ses émotions à une autre histoire. Tout d’un coup, c’était elle, mais avec une mise-en-scène de cinéma. Ca créait un petit décalage, il fallait du temps pour trouver le bon dispositif pour qu’elle soit à l’aise.

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Le film mêle plusieurs régimes d’images et c’est ce qui donne aussi une forme de flux poétique, de voyage sensoriel entre les générations pour les faire cohabiter, à travers le grain des vieilles archives, les photos parfois très proches de la caméra numérique, et aussi les plans que vous tournez vous-même avec votre mère ou d’autres personnes. Comment s’est construite cette forme ?

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Pour moi, c’était clair depuis le départ que je voulais utiliser différentes sources d’images. Ce n’était pas du tout un choix esthétique au départ, c’était vraiment une nécessité puisqu’en tant que palestinien•ne, on n’a pas d’images officielles historiques. L’Histoire n’est pas écrite officiellement. Les familles ont été éclatées, beaucoup d’archives familiales personnelles ont été détruites, perdues, n’existent plus. Aller chercher différentes sources d’images, c’est la seule manière de raconter l’histoire palestinienne et de donner une forme de linéarité à une histoire qui est complètement dispersée. Chaque image trouvée puis utilisée permet de compléter le puzzle. J'ai eu la chance d’avoir déjà mes images personnelles au départ. Ensuite, à chaque fois que je tournais, mes images devenaient vite des archives. Je filmais des personnes âgées comme ma grand-mère et ce que j’ai tourné avec elle est devenue archive à partir du moment où elle est décédée au cours du tournage. Aussi, quand on tourne en Palestine, on ne sait pas ce qui va rester. On ne sait pas si on va pouvoir revenir. Qu’est-ce qui va être laissé ? Qu’est-ce qui va être détruit ? Les gens vont-ils encore se faire expulser de là où ils sont ? L’acte de filmer même dans le présent, c’est déjà créer une archive. Je me souviens de ma mère lors de la première projection du film à Paris, en novembre 2023. À ce moment-là, le génocide à Gaza avait déjà commencé, et en sortant elle m’a dit « Pour moi, c’est déjà du passé », alors que c’est une réalité récente. C’était très clair pour moi, même avant. Comme on a déjà subi, dans l’Histoire palestinienne, un nombre d’expulsions et de pertes, on sait que c’est quelque chose qui peut arriver. En fait, on s’accroche aux histoires transmises oralement qu’on essaye d’immortaliser à travers la poésie, l’écriture. On s’accroche aux images d’archive, aux photos qu’on peut avoir, celles que d’autres ont. Je sais qu’au début, comme je ne trouvais pas d’images-vidéos, je regardais beaucoup d’archives d’autres familles palestiniennes. Il y a des collections au musée à Birzeit, le ‘Palestine digital collection’, où les gens donnent leurs images personnelles. Au montage, le challenge était de donner une linéarité à toutes ces images hétérogènes par le sens. Pour ça, je suis obligée d’aller dans le passé, dans le présent, de sauter d’une timeline à une autre et ça, avec la monteuse (exceptionnelle), on l’a beaucoup écrit au montage. Tout ce travail de tricot, de tisser les fils entre eux… Le lien principal, c’est le geste que je fais en faisant le film et le processus. C’est pour ça que ma voix a été écrite à la fin du montage, comme une nécessité pour aller d’un endroit à l’autre, quand les images n’étaient pas suffisantes pour comprendre. C’était tout un travail de recoller les morceaux d’une histoire qui est complètement éclatée, comme un puzzle.

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Vous évoquez la mort de votre grand-mère. Le moment où l’on apprend son décès provoque l'arrivée de toutes les sœurs avec votre mère de sorte qu’on a l’impression qu’il y a de nouvelles pièces du puzzle, comme si l’on pouvait aller encore ailleurs.

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Oui, et on peut le faire ensemble, surtout.

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On peut le faire ensemble, et d’un coup, la photo de famille, qui n’est pas que la famille au sens intime, mais aussi la famille palestinienne au sens large, se reforme un petit peu. Ça donne une scène très belle où elles sont toutes ensemble.

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En fait, c’est d’arriver à recréer ce puzzle et de pouvoir raconter l’histoire de manière linéaire. Ca permet à chaque personne, les membres de la famille ou peut-être des palestiniens ailleurs, de se (re)trouver une place dans l’histoire, de pouvoir identifier des choses, les immortaliser et de redonner aussi, par exemple, à ma grand-mère et mon arrière grand-mère leur place dans la mémoire palestinienne et dans les villes qu’elles ont connues; dans lesquelles elles ne vivent plus, où elles ne peuvent plus aller, où il n’y a plus leurs maisons, elles n’existent plus. De pouvoir parler d’elles dans ces endroits-là leur permet d’y avoir une mémoire active. Si on ne peut plus retourner à un endroit, au moins on existera toujours dans la mémoire de ce lieu. C’est une manière d’appartenir aussi.

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C’est aussi quelque chose qui est véhiculé par chaque plan qui véhicule des émotions contraires en permanence. D’un côté les images d’archive avec vous qui découvrez la Palestine enfant et votre mère qui n’a pas l’air très bien à l’idée de revenir ; de l’autre, le simple fait de filmer en Palestine où pour ceux/celles qui n’y sont pas allé.e.s, il y a quelque chose qui relève de la beauté du pays, des gens qui y sont, et en même temps, une sorte de fragilité instantanée. Vous parliez d’archive automatique, et au-delà de ça il y a la peur du néant, comme si tout le film avançait au bord du précipice.

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Oui, la peur de disparaître complètement, à chaque fois…

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Ce qui est beau, c’est que le film donne l’impression de repousser un peu les limites et de permettre que le temps continue d’avancer.

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Ça crée un espace-temps hors de la réalité, dans lequel des personnes qui n’ont jamais vécu ensemble ont pu être ensemble le temps du film, dans lequel les fractures sont un peu amoindries parce que je crée des ponts entre des endroits et des générations. On passe de Paris à la Palestine, des années 90 aux années 2000, et puis des années 40 aux années 80. On se donne la liberté de circuler dans ce territoire, alors qu’en réalité on ne peut pas. C’est aussi la force du cinéma. En imaginant une liberté possible, c’est une manière de se dire qu’on va pouvoir y arriver. C’est ce que disait Adrienne Maree Brown : « Le point de départ de la possibilité de mettre en place une vraie décolonisation, c’est d’abord l’imagination ». C’est de pouvoir se dire « on va pouvoir être libres ». On va pouvoir se libérer, avant même de réfléchir à comment. Forcément, c’est une utopie à certains moments. Pourtant, c’est arrivé. C’est pour ça que pour moi, c’était une manière d’être dans une utopie, pour dire « on aurait pu vivre tous ensemble au même endroit, on aurait pu circuler librement ». Et peut-être qu’on pourra plus tard.

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C’est un peu ce qui traverse deux courants du film qui sont l’idée qu’en voyageant à travers le temps il y a une sorte de création d’une mémoire des lieux. C’est-à-dire qu’il y a cette idée à un moment où l’on dit que la maison a été rasée, que la mosquée subsiste. En même temps, grâce aux archives, aux photos, à tout ce que l’on peut retrouver dans le film, on a quand même le droit et la chance de voir des vestiges. Comme si malgré tout, le devoir de mémoire permet aux éléments de survivre à l’horreur. C'est une question qui se pose face à tout conflit, tout génocide, toute situation horrible comme il se passe en Palestine. Comment filmer un pays meurtri, en pleine souffrance ? La réponse de l’utopie est assez étonnante, en fait. Le film n’omet jamais la gravité mais arrive à la rendre plus légère ou à l’emporter ailleurs.

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Après, j’ai fait le film avant le 7 octobre, mais c’est vrai qu’on avait déjà vécu de nombreux bombardements à Gaza, de nombreuses guerres, la Nakba qui est un début de génocide. C’est un nettoyage ethnique en cours depuis longtemps. C’est difficile car aujourd’hui, je ne sais pas si je serais capable avec le contexte actuel d’imaginer une utopie. Mais il y a des moments de statu quo. Je ne vais pas dire paix, il n’y a jamais eu de paix. Ces moments de statu quo, dans lesquels tu es dans une espèce de survie / vie, ce ne sont pas des guerres actives, mais un système de colonisation et d’oppression constant. Les gens ne s’intéressent aux Palestiniens et à la Palestine que dans des moments de guerre, quand il y a des morts. Personne ne s’intéresse à la vie. La résistance, c’est aussi le quotidien. C’est non seulement survivre, mais aussi continuer à vivre, à célébrer notre culture, célébrer les enfants, à transmettre des valeurs. C’est la base et le quotidien, de continuer à célébrer les anniversaires et de faire des plans dans le futur. Ça paraît une utopie aujourd’hui pour beaucoup de gazaouis qui sont coincés dans cette situation. Pourtant, c’est une manière de résister, de survivre, et c’est un désir de vie, une poésie, une force de vie qui doivent êtres mis en avant et filmés pour justement lutter contre les stigmates. On réduit les Palestiniens à des victimes alors qu’ils sont très actifs dans ce qu’ils apportent au monde. C’est énorme ! Le nombre de palestiniens cinéastes, artistes, médecins, penseurs, sociologues qui sont dans le monde entier en train d’apporter leur intelligence. Et ceux qui sont coincés, qui continuent de s’adresser au monde et qui apportent des choses, on ne s’intéresse pas à eux.

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Pour conclure, cela me fait penser à deux films plutôt récents, dont un tourné un peu avant et sorti peu de temps après "Bye Bye Tibériade" qui est "Voyage à Gaza" (de Piero Usberti) qui, également, prenait acte de violences sur la terre palestinienne mais privilégie l’intérêt pour les gens et pour la vie. Le deuxième, plus contemporain, qui date d’après le 7 octobre, c’est le film de Sepideh Farsi, "Put Your Soul on Your Hand and Walk", sur Fatima Hassouna où même si on la voit en temps réel au coeur des bombardements, ce qui est très beau, c’est qu’elle arrive à maintenir de la vie, de l'espoir. On la voit maintenir son quotidien à flot et même envisager des projections pour le futur.

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C’est cette humanité-là qui est liée aux Palestiniens. On ne les montre jamais comme ça. On les déshumanise pour mieux les tuer, pour mieux faire accepter leur disparition. Ça c’est la responsabilité des médias. C’est pour ça que le cinéma est vital aujourd’hui, pour la Palestine et pour beaucoup d’autres endroits. Parce qu’on voit aussi à quel point les films américains sur les terroristes ont permis de continuer à faire circuler une image de l’arabe ou du musulman qu’on peut tuer sans scrupule. Tous les films sur les clichés de l’Afrique, c’est pareil : un corps noir qui meurt, c’est moins grave qu’un corps blanc dans la tête des gens. Tout ça, ce sont à la fois les médias et le cinéma qui y contribuent. C’est pour ça que quand on filme un endroit comme ça, il y a une responsabilité pour moi : parler de ce qui se passe tout en n’omettant pas l’horreur. Pour être plus impactant, ce n’est pas forcément montrer l’horreur, c’est suggérer ou faire comprendre. Permettre aux spectateurs de vivre avec ces personnes-là le sentiment de ce que c’est que d’être dans cet enfermement, cette peur, cette destruction. C’est aussi leur permettre de vivre avec eux les moments de joie. Tant que tu ne connais pas la destruction, c’est plus difficile de t’identifier. Tu vas plus t’identifier à la joie. Je ne dis pas qu’il faut faire des comédies mais on ne peut pas être apolitiques, ce n’est pas possible. Notre existence-même est politique, on ne peut pas. Mais il y a plein d’outils et de manières d’exister dans notre complexité et de rendre aussi, à toutes ces personnes qui sont coincées, la possibilité d’exister autrement aux yeux du monde.

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Propos recueillis par Elie Bartin à La Rochelle, le 28 juin 2025. Remerciement à Talia Gryson pour la retranscription. Crédit portrait : © FEMA - Philippe Lebruman - 2025