Critique de la série The Office US

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Par Super Seven

le 17/02/2020

SuperSeven :

Par où commencer pour parler de cette série ? Quelques généralités peut-être avant de me lancer dans une analyse la plus complète possible de ce petit bijou de la télévision.
Entre 2001 et 2003, Ricky Gervais et Stephen Merchant ont d’abord créé la version britannique de The Office, avec Gervais lui-même dans le rôle du patron de bureau. Puis deux ans après ces deux saisons plutôt bien accueillies par le public, les deux compères décident d’exporter la série aux Etats-Unis, avec comme star nul autre que Steve Carell, déjà vu sur grand écran à l’époque pour quelques rôles secondaires dans des comédies.
L’originalité de la série réside tout d’abord dans le fait qu’elle se présente sous la forme d’un faux documentaire, à savoir que les personnages, restant bel et bien des personnages de fiction, sont au courant de la présence de la caméra et prennent plus ou moins plaisir à en jouer. Le déroulement des épisodes sera donc également régulièrement ponctué d’entretiens avec les différents employés, réagissant aux situations auxquelles nous avons pu assister et dévoilant parfois des secrets au spectateur. On retrouve par la suite ce procédé dans d’autres séries comme Parks and recreation (des mêmes créateurs) ou Modern Family, mais The Office reste probablement celle dans laquelle il est le mieux exécuté.

Même si chaque employé de Dunder Mifflin trouve peu à peu son identité dans l’histoire et que l’on apprend à apprécier chacun pour les attraits qui le rendent unique, les septs premières saisons sont essentiellement centrées autour du personnage de Michael Scott, le manager de la branche. Au premier abord Michael semble être un patron totalement incompétent : il est pire que maladroit, multiplie les blagues et remarques douteuses, et passe plus sa journée à procrastiner et diriger des meetings extravagants dans la salle de conférence qu’à travailler.
Mais au fil des épisodes et de son évolution nous pouvons mesurer toute l’ampleur du personnage, et nous rendre compte probablement en même temps que ses employés qu’il est quelqu’un de certes assez étourdi, mais surtout une personne très profondément humaine, généreuse, et ayant une maitrise de sa fonction de manager allant bien au-delà de ce que nous imaginons.

Source de memes et de gifs inépuisable, Michael s’inscrit parmi les personnages que l’on peut qualifier de « loser magnifique » : tout ce qu’il fait semble aller de travers, et il a une fâcheuse tendance à prendre de mauvaises décisions, mais il parvient tout de même à toujours garder un esprit positif et à gagner notre affection au fil des saisons. Il reste toujours fidèle à lui-même, homme modeste aux grands rêves et à la volonté si sincère et innocente d’être aimé de tous, auquel il est très facile de s’identifier, et on peut sans doute affirmer qu’il a été un facteur clé dans le succès de la série.

Il est donc facile de craindre une chute de l’intérêt porté à la série lors des deux dernières saisons, puisque Steve Carell, après avoir incarné son rôle à la perfection faisant de lui l’un de mes acteurs favoris rien que pour ça (mais aussi parce qu’il est extrêmement talentueux dans tout ce qu’il fait) quitte l’aventure à la fin de son contrat qui était prévu pour sept saisons afin de se consacrer à sa vie familiale et à d’autres projets professionnels.
Mais c’est là que toute l’équipe de The Office a su nous démontrer que la série pouvait s’affranchir de ce personnage, le reste du casting ayant réussi à porter l’histoire jusqu’à la fin à merveille.
En effet à partir de la fin de saison 7 une nouvelle dynamique se met en place, étant donné que les managers se succèdent et qu’aucun d’eux ne monopolise la majorité du temps d’écran comme a pu le faire Michael. On assistera plus à un partage des histoires entre les divers employés que nous connaissions déjà, et c’est sans doute ce qui a permis la poursuite de son succès : pas d’impression de remplissage forcé des chaussures de Michael, nous sommes juste heureux de voir comment le reste de ses amis continuent d’évoluer.

Parmi ces autres personnages nous pouvons en citer quelques uns tels que Dwight Shrute (Rainn Wilson), l’employé le plus investi dans son travail de tout le bureau, prêt à tout pour accéder au pouvoir tout en restant toujours très franc et admiratif de son supérieur, et sans doute l’un des personnages les plus drôles de la télévision grâce à son excentricité. Nous avons également le duo Jim Halpert (John Krasinski) et Pam Beesly (Jenna Fischer), un vendeur et la réceptionniste, qui possèdent une complicité évidente et dont l’activité principale consiste à tendre des pièges à Dwight.
Il serait trop long de tous les évoquer mais la force des personnages de The Office réside dans le fait que malgré leur caractère exagéré afin de faire ressortir leur côté atypique, ils restent très ancrés dans la réalité et à force de passer du temps à leur côtés on développe une sorte de relation intime avec eux, accentuée par les confessions face caméra qui nous font nous investir dans l’histoire et nous donnent l’impression qu’ils se livrent réellement à nous, sans barrière.

The Office porte le nom de comédie, et c’est bien sûr parce que c’est avant tout extrêmement drôle. A ce jour aucune série ne m’a provoqué de véritable fou rire à tel point que je devais mettre l’épisode en pause pour ne pas louper de dialogues comme a su le faire celle-ci. Que ça soit les réflexions inattendues de Dwight, les maladresses de Michael, ou tout simplement certaines intros d’épisodes qui sont à mourir de rire, cette série est idéale pour vous mettre de bonne humeur et vous faire oublier vos soucis.

Dans plus d’un témoignage que j’ai pu lire, certains spectateurs déclaraient que The Office les avait « sauvé de la dépression », et si ça pourrait paraitre exagéré pour quelqu’un n’ayant pas vu la série, je peux tout à faire comprendre cette affirmation. Car The Office c’est une série qui fait du bien, avec des personnages réconfortants, et dont on n’a pas envie de voir le bout.
C’est d’ailleurs sûrement ce qui fait qu’elle doit être l’une des séries les plus re-regardées : on n’en a jamais assez, et ça n’est absolument pas dérangeant de revoir le tout une deuxième, troisième voire dixième fois (oui oui je vous assure), puisque le plaisir et les émotions restent les mêmes à chaque visionnage, et on trouvera toujours moyen de s’attacher à de nouveaux détails manqués auparavant.

Mais en plus d’être l’une des séries les plus drôles jamais créées, The Office comporte aussi certains des moments les plus intenses, avec des leçons de vie qui nous frappent sans prétention, et des passages d’une émotion rare (si c’est la série qui m’a fait le plus rire c’est peut-être celle qui m’aura aussi fait le plus pleurer), toujours en restant dans une simplicité rafraîchissante.

En somme donc, The Office est une série très complète, qui vous aspirera dans le monde de Dunder Mifflin Scranton et ce bureau où vous finirez par vous sentir chez vous, et qui vous donnera à la fois envie de tout regarder très vite, à la fois de prendre votre temps pour faire durer le plaisir un maximum.
Je conçois qu’à priori on puisse penser que le concept n’est pas fait pour nous, que ça ne va pas nous plaire ou que c’est trop long à rattraper, mais je vous encourage vivement à au moins essayer de regarder les deux premières saisons, suite à quoi la magie de la série devrait opérer et vous convaincre de poursuivre avec les autres.

Catch you on the flippity flip,

Pauline Jannon.

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