Critique du film Cry Baby

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Par Super Seven

le 13/03/2021

SuperSeven :



S’il y a bien quelque chose qui ressort du cinéma de John Waters, c’est l’amour qu’il porte à ses personnages. Il aime les freaks, les marginaux, et les personnages au physique parfois biscornu et disgracieux. On avait déjà pu le remarquer dans son premier film "Pink Flamingos”, essence même du film trash et pop du cinéaste, et cela transparait tout aussi bien dans cette comédie musicale plus axée grand public. Avec l’aide de la major Universal pour faire son film, il déploie avec un confortable budget ses protagonistes hauts en couleurs dans un teen-musical kitsch et très caricatural.

Dès le début on est servis, avec une séquence de vaccination à l’école où nos deux personnages principaux vont croiser leur regard et être soumis au coup de foudre pour la toute première fois. Lui est beau, a une coupe de cheveux tirée en arrière, un jean moulant et un blouson en cuir. C’est le « badass » parfait des années 50, incarné par un jeune Johnny Depp en pleine découverte de ses capacités d’acting, très loin de ses récents cabotinages ou parodies de lui-même. En face, Alisson, petite fille modèle et bourgeoise dont les parents essaient de la tenir le plus loin possible des "jeunes délinquants", considérés comme étant la peste incarnée.

Une fois les camps des bourgeois et des rebelles installés, leur confrontation à la fois très esthétique et musicale devient le terrain de jeu de John Waters. Il se place dans la lignée d’autres teen-musicals comme "Grease", "Le Rock du Bagne" ou "West Side Story", sans hésiter à taper dans le pur second degré. Tout est délicieusement outrancier, à l’image de la première scène de baiser qui ressemble plus à une orgie linguale grossière et absurde plutôt qu’à une scène romantique.

C’est là que l’on retrouve la patte Waters. A travers un film ultra caricatural, il n'abandonne pas moins ses discours de libération et tolérance qu'ils soient raciaux, sexuels ou corporels, et ce en mettant en avant des personnages aux physiques ne répondant pas aux normes d'Hollywood. En somme "Cry-Baby" est une petite touche colorée, pop, trash, kitsch et parfois très bête mais très assumée, ce qui permet de ne pas bouder son plaisir.


Nikolas « Kosby » Tillier

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