Critique du film Apocalypse Now

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Par Super Seven

le 26/03/2020

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Les dimensions et l’ambition du film de Francis Ford Coppola, Apocalypse Now (1979), sont révélées par la durée monstre du tournage (aux philippines), ponctué d’incidents et même de drames – à commencer par l’infarctus de Martin Sheen -, et du montage ; par la longueur exceptionnelle de la première version (150 minutes) et, plus encore, de la seconde, avec les coupes réintégrées en 2001 (version redux, 200 minutes).

En s'inspirant d'un roman de Joseph Conrad, cœur des ténèbres, récit d’aventures qui n'est autre qu’une sublime métaphore de l’exploration des recoins les plus sombres de l'âme humaine, Coppola pénètre dans l’horreur de l’expérience vietnamienne, peu de temps après la fin du conflit perdu par l’armée américaine (1975) : « Apocalypse Now n'est pas un film SUR le Vietnam, C'EST le Vietnam. »

Le film nous plonge dans la peau du capitaine Willard (Martin Sheen), ce dernier reçoit pour mission l’ordre de trouver le colonel Kurtz (Marlon Brando), un officier déserteur entouré d'une armée personnelle d’autochtones, et de « mettre fin à son commandement » : le tuer. Le voyage de Willard le long d'un fleuve à la recherche de la tanière de Kurtz symbolise sa descente au « cœur des ténèbres », dans une ambiance et un climat hostiles, une psychose collective où chacun n'a d'autre alternative que de devenir victime ou bourreau, une déformation monstrueuse des sentiments et des réactions humaines, un désarroi total qui gagne chaque individu.

Ce délire visuel (Vittorio Storaro a reçu un oscar pour la photographie) et sonore (« The End », des Doors) grandiose nous transmet un malaise palpable et une angoisse presque insoutenable. Coppola est secondé par le scénariste John Milius. Dennis Hopper, Harrison Ford et Lawrence Fishburne figurent au casting et signent ainsi leur début de carrière. Le film a reçu la Palme d'or à Cannes en 1979 et deux oscars en 1980, dont un pour la prise de son directe.

En terme de conclusion, et si vous ne l'avez pas encore fait, je vous invite à foncer louer ce chef d'œuvre du cinéma, culte parmi les films historiques de guerre. Si vous êtes du genre patient et passionné, la version redux de 2001 ne devrait pas vous faire peur. Cependant le film a toute sa profondeur et son charisme dans la première version choisie par F.F.Coppola en 1979.

Avec cinéphilie,

Timothée Ravet-Salmon

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